Artistes d’ici
Un projet de rencontre et de conversation avec des artistes phares de l'art visuel au Québec, qui contribuent à l’évolution et la richesse de ce milieu depuis les dernières décennies. De ces rencontres émergent des portraits de chaque artiste ainsi que des partages audio, pour permettre une éducation alternative de l'art actuel et local.
Cette série en cours a été présentée à l’Assemblée Nationale du Québec du 5 juillet au 24 août 2024
Exemples d’oeuvres par l’artiste :
Portraits à Fort McMurray
Dessins, Galerie Sammlung Peters-Messer
Exemples d’oeuvres par l’artiste : Art Public
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Je suis tombée très tôt amoureuse de la peinture à l'huile et du portrait, et j'ai toujours été intéressée par le portrait. Je l'ai étudié intensivement. J'ai fait de la peinture d'observation lorsque j'étais à l'école à Baltimore, au Maryland Institute College of Art. J'ai suivi de nombreux cours de peinture d'après modèle et d'intérieur.
Je suis tombée amoureuse de la peinture, de la peinture à l'huile en particulier, et je ne l'ai jamais perdu [cet amour]. Je suis donc l'une de ces personnes qui ont une pratique étroite : je ne crée pas avec d'autres médias. Je ne fais pas de céramique, je ne travaille pas en trois dimensions...Je suis toujours très orientée vers les deux dimensions.
Je pense qu'il faut rester intéressé et, vous savez, on se lasse de répéter la même chose encore et encore, alors il faut toujours trouver des moyens de renouveler sa pratique.
Mon processus a commencé lorsque j'ai expérimenté avec le collage en développant des idées pour la création de portraits. Pendant longtemps, je peignais d'après mon imagination, puis d'après des photographies. Et puis, à un moment donné, je ne sais pas exactement ce qui a déclenché le déclic, mais j'ai commencé à jouer avec le collage et cette approche me soutient depuis longtemps maintenant.
Je produis beaucoup, donc j'arrive à un point où j'épuise ce que je fais et j'ai besoin de changement, et je sais que j'ai besoin de changement. Je ne sais pas toujours comment ou quoi faire, mais je suis toujours à la recherche d'un accident qui fera bouger les choses.
Oui, je suis une voleuse. Je vole des idées à partir d'une source très limitée. Je me réfère presque toujours aux magazines de mode. Ils sont si créatifs... leur utilisation des couleurs, des textures, des formes... Mais il faut qu'il y ait un élément déclencheur. Il me faut une couleur, une expression, un geste ou quelque chose qui captive mon imagination, quelque chose qui me fasse penser que je pourrai en faire une peinture intéressante. Et ce n'est pas facile à trouver, en fait.
Ça fait donc environ 23 ans que je suis à Montréal. Je suis venue enseigner à Concordia. J'ai pris ma retraite en 2019, juste avant la COVID. Et c'est ici que je me sens chez moi. Je vis ici depuis plus longtemps que je n'ai jamais vécu ailleurs.
C'est une ville compliquée. Je n'ai plus toujours l'impression d'avoir besoin d'autant de monde, car je suis originaire des Prairies, je suis née à Winnipeg et j'y ai grandi. J'ai ensuite enseigné en Saskatchewan et j'aime beaucoup les Prairies. Elles sont très vastes, peu peuplées et calmes. C'est vraiment mon paysage natal.
Vous savez, je vis au Mile End. C'est comme un petit village au milieu de la ville. Vous n'avez pas vraiment besoin de partir. On peut tout faire à pied. Il n'est pas nécessaire d'avoir une voiture. C'est donc un mode de vie très intéressant. Et j'adore entendre parler français. Même si je ne parle pas assez couramment pour avoir des conversations intéressantes, j'aime le son de la langue autour de moi. J'aime ce genre d'atmosphère orale.
Je vis et travaille dans une zone à forte concentration d'artistes.J'en suis consciente, il y a quelque chose de positif à vivre dans un endroit où il y a une grande communauté artistique. Il y a beaucoup d'activités en permanence, en particulier dans le voisinage immédiat. Et c'est une position intéressante parce que dans d'autres endroits, comme par exemple dans les prairies, ce serait une communauté beaucoup plus petite. Cela fait une différence, parce qu'on ne se sent pas aussi fou!
En tant qu'artiste visuel, on n'a pas le même retour du public qu'un danseur, par exemple: personne n'applaudit, on monte un spectacle et on s'en va. On ne sait donc pas vraiment comment cela affecte les autres. Mais récemment, une écrivaine a été, inspirée d'écrire quelque chose en voyant une de mes peintures qui se trouve au Musée des beaux-arts, et elle a écrit une nouvelle littéraire en réponse à cette peinture.
Je suis toujours agréablement surprise lorsque les gens réagissent à une peinture.
Je ne pense pas vraiment en terme de narration. Il y a une sorte d'hybride étrange qui se produit, un phénomène de projection sur les images créées. D'une certaine façon, je projette mon propre cadre émotionnel ou psychologique sur l'image et c'est ce qui finit par ressortir dans l'expression du tableau.
Mais ce n'est pas personnel dans le sens où je n'ai pas d'histoire qui accompagne ces peintures. En fait, je suis une formaliste, je pense toujours à la structure de la peinture, à la façon dont elle fonctionne en termes de couleurs et de formes. C'est presque clinique, mathématique.
À travers le processus de superposition de l'image, les personnages vont être investis d'une d'énergie vitale que je mets là. C'est donc moi.
C'est un peu mystérieux. Je pense que souvent, la chose qu'elles [mes oeuvres] vous disent et qui est très claire, c'est qu'il y a quelque chose de caché. Ce que vous ne pouvez pas voir. Mes travaux les plus récents impliquent beaucoup de dissimulation, de découpage ou de personnage dont on ne voit pas le visage.
Il y a donc une sorte de frustration: le mystère de leur identité est accru parce que certaines parties essentielles sont cachées, souvent les yeux. Or, c'est précisément ce que nous recherchons lorsque nous voulons nous connecter à un portrait.
Normalement, j'arrive au studio entre 11 et 16 heures. Je dois disposer d'environ 4 heures pour que la séance soit décente. Je dirais qu'entre 2 et 6 heures, c'est une bonne session. Je travaille presque tous les jours. Je prends rarement un jour de congé, ce que je devrais faire plus souvent.
Mais j'aime travailler à un rythme très régulier, lent, pour ne pas avoir à me précipiter. C'est pourquoi j'ai des horaires très stables. Ça signifie que si j'ai une exposition, quand c'est le moment d'exposer, c'est prêt.
Donc c'est un style de vie assez luxueux, finalement, parce que ce ne sont pas de longues heures, mais c'est presque quotidien.
J'aime les petites peintures, mais les grandes peintures ont leur propre force et leur propre impact. L'impact et la nature du travail que je fais, peut parfois être interprété comme des peintures de jolies filles.
Vous savez, je m'inquiète toujours un peu à ce sujet, mais lorsqu'elles atteignent une certaine échelle, elles deviennent un peu folles et effrayantes. Et j'aime ça. Cette folie est attrayante. Je travaille donc tous les formats, et ils ont tous un impact différent. Mais je fais beaucoup plus de petites peintures que de grandes.
Ce qui est passionnant et ce qui me motive, c'est de faire quelque chose de nouveau qui me surprenne. L'art est quelque chose qui a cette capacité d'être toujours changeant et nouveau, et tout processus créatif implique une sorte de découverte.
Newman disait : "Je peins pour avoir quelque chose à regarder" . L'une des raisons pour lesquelles c'est difficile, c'est qu'on ne sait pas si ce sera intéressant ou non, comment sera le résultat.
Même si je travaille avec des photographies, lorsque je les traduis en peinture, je ne sais pas si cela va fonctionner. Vous êtes donc toujours un peu sur la brèche en ce qui concerne le succès ou l'échec de ce que vous allez faire. Et malheureusement, je pense que beaucoup d'artistes estiment que la plupart de leurs œuvres sont des échecs parce qu'elles ne correspondent pas à ce qu'ils avaient en tête.
Comme disait Zadie Smith, l'artiste doit se résigner à ne jamais être satisfait. Mais j'étais récemment à Winnipeg pour rendre visite à ma mère et je lui ai demandé ce qu'elle pensait de l'objectif de l'art. Elle m'a répondu que c'était une invitation à réfléchir. Et j'aime beaucoup ça.
Donc, ça vous donne quelque chose à regarder, quelque chose à méditer et quelque chose à imaginer, comme cette personne qui a inventé toute une histoire que je n'avais pas l'intention de raconter. Qui a regardé l'image et y a trouvé un sens.
C'est un monde de possibilités. Si tu es un artiste, tu joues, tu joues avec le matériel et c'est amusant. Avec un peu de chance. Si ce n'est pas amusant, alors tu rencontres des problèmes.
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Je suis née à Texarkana, au Texas, en 1946 et j'ai grandi dans le Midwest, en Oklahoma et au Kansas, dans les années 50. J'ai étudié au Monticello College, à l'université du Kansas, et j'ai rencontré mon premier mari canadien-français à l'Académie d'art de Cranbrook, dans le Michigan. Après Cranbrook, je devais aller à New York pour devenir une artiste affamée, mais il ne voulait pas rester aux États-Unis, et je ne voulais pas suivre un homme au Québec. Je ne savais même pas ce qu'était le Québec à l'époque. Nous sommes donc partis en Europe, ensemble, pour être deux Nord-Américains face à des Européens. Cet été-là, pour gagner de l'argent, j'ai conduit un taxi à l'extérieur de Détroit et il a coupé des arbres, puis nous sommes allés en Europe. Nous avons acheté une moto en Allemagne avec un side-car pour le chien, et nous avons traversé l'Europe.
J'avais une vingtaine d'années. Nous avons ensuite acheté une maison, une ferme en Italie et, pendant sept ans, nous avons fait des allers-retours entre l'Italie et Val-David.
Au bout de sept ans, je l'ai quitté, mais j'ai gardé le Québec. J'ai donc vécu sept ans seule à Val-David et, en 1982, j'ai décidé de m'enraciner ici.
J'ai donc acheté ma maison et j'ai ouvert mon studio pour imprimer afin que les gens puissent payer la maison. J'étais très fière d'avoir obtenu un prêt hypothécaire, en tant que femme artiste vivant seule sans cosignataire légal.
Ma pratique a toujours été divisée entre ma production personnelle, l'enseignement et le travail au sein de la communauté. Et c'est toujours, comme pour la plupart des artistes j'en suis sûre, un exercice d'équilibre.
Tout au long de ma vie, je n'ai jamais mis de limites à mon travail artistique et à ce que je voulais faire. Je ne fais pas de concessions. Par conséquent, j'ai dû occuper plusieurs emplois. Et pourtant, mes emplois, tout ce que j'ai fait, je l'ai complètement apprécié. Je veux dire que j'aime enseigner. J'adore enseigner. J'aime imprimer pour les gens. Et bien sûr, j'aime faire mes propres œuvres d'art.
Je pense que lorsque vous passez suffisamment de temps dans votre vie à faire des choses que vous aimez et que vous êtes passionnément impliqué, et que vous rendus là où j'en suis, vous avez eu une sacré belle vie.
Lorsque j'ai acheté mon terrain et ma maison en 1982, j'ai commencé les jardins et ils sont en quelque sorte devenus l'œuvre de ma vie.
Mes fleurs sont des fleurs vivaces, donc elles sont de plus en plus nombreuses chaque année, et mes jardins sont de plus en plus grands, et je suis de plus en plus âgée, et à bien des égards, ma pratique artistique s'est déplacée vers mon jardin.
Lorsque j'ai créé mon atelier de gravure, j'ai travaillé comme maître imprimeur et j'ai imprimé pour un petit groupe d'artistes, dont Riopelle. J'ai imprimé pour lui pendant 10 ans, tout son corpus d'eaux-fortes sur une période de 10 ans. C'était une période fantastique, très agréable. En même temps que je faisais cela, j'enseignais à Concordia et j'essayais de maintenir ma propre pratique en art imprimé.
Ce que je faisais à l'époque. Lorsque je travaillais avec Jean-Paul, je faisais des gravures sur bois de grand format. Et mes séries de gravures ont toujours été para autobiographiques. Pas vraiment autobiographiques, mais toujours en rapport avec ce que je vivais à l'époque. Ce qui était important pour moi, comme la crise climatique: j'ai créé une série intitulée RATCON, qui était une sorte de prise de conscience inter-espèces pour essayer d'interpeller les gens sur les problèmes et les questions concernant l'environnement, à la fois sociales et écologiques.
Je n'avais jamais utilisé mes jardins dans mes œuvres d'art, mais pour ce projet il était important de le photographier. J'ai invité beaucoup d'amis et d'autres artistes, des acteurs et des étudiants, pour réagir face à ce que nous risquons de perdre.
Ils ne portaient que des masques en latex représentant des rats, et des tatouages qui leur permettaient de communiquer les uns avec les autres. La série, l'exposition qui a résulté de ce tournage, ou de cet été de tournage, s'appelait Paradise Lost (Paradis perdu).
Pendant le COVID, j'étais en confinement et sur Zoom avec mes étudiants, nous discutions sur comment aller de l'avant dans cette nouvelle réalité en tant qu'artistes. Mes étudiants étaient confinés. On leur a dit de quitter l'université dans un délai très court. Ils n'avaient rien avec eux. Ils ne vivaient pas toujours dans des colocations heureuses. Ils se sentaient seuls. Ils n'avaient pas de matériel artistique.
Je devais leur donner une note et ils devaient faire de l'art. C'était un véritable défi. Mais nous avons eu de merveilleuses conversations. Et il y a eu beaucoup de prises de conscience, c'est-à-dire que les étudiants ont réalisés qu'ils n'avaient pas besoin d'avoir tous les matériaux et tout l'équipement que l'université leur offrait pour créer.
Avec ce qu'ils avaient sous la main, ils devaient faire de l'art. Ils faisaient donc des installations dans le coin de leur chambre et ils faisaient toutes sortes de choses, et cela était basé non pas sur ce qu'ils pensaient devoir faire pour obtenir une note, mais sur ce qui avait un sens pour eux. C'était une expérience absolument merveilleuse avec les étudiants.
Pendant cette période, j'ai décidé de céder une partie de mon terrain pour créer une ressource alimentaire pour ma communauté. Je n'ai jamais commencé à cultiver des légumes à partir de graines, car je n'avais pas le temps. J'étais toujours en train de courir d'un emploi à l'autre, mais en confinement, j'avais du temps. J'ai planté tous ces vieux paquets de graines de tomates qui me restaient et j'ai été étonnée de voir qu'ils ont poussé.
Je me suis donc retrouvée avec 120 plants de tomates dont je m'occupais. Nous avons construit des boîtes en fer blanc d'un mètre sur deux et j'y ai planté mes tomates. J'allais prendre soin de mes tomates tous les jours, après avoir entendu les nouvelles terribles et déprimantes de ce qui se passait dans le monde, et me retrouver auprès des plans de tomates était merveilleux. Il n'y avait pas de hiérarchie, les choses se développaient. La nature est un élément tellement guérisseur dans la vie de chacun.
J'ai donc décidé d'inviter onze artistes à venir faire des actions artistiques qui répondaient aux conversations que j'avais avec mes étudiants sur la façon d'avancer en tant qu'artistes dans la réalité d'aujourd'hui et en tant que société, et c'est devenu un projet vraiment énorme.
Tout le monde voulait dormir ici, être ici, être avec les tomates, et créer ces actions artistiques. C'était une expérience fantastique. Nous avons filmé avec des caméras infrarouges, des caméras 360, des caméras vidéo ordinaires et des drones. J'ai accumulé énormément de matériel, pendant deux ans.
Cela a donné lieu à la création de la Patch Trilogy, qui reprenait toutes ces actions artistiques pour créer une installation immersive à 360° qui a été présentée au Musée d'art contemporain des Laurentides en 2022. Plus d'une centaine de personnes ont été impliquées dans ce projet, qui était régional et international. Il y avait des personnes âgées de quatre à 76 ans. Il y avait beaucoup de langues différentes. L'oeuvre durait trois heures. Je veux dire, c'était un projet énorme. Et c'était vraiment, vraiment important, la présence de ces jardins qui donnaient aux gens le réconfort et l'inspiration qu'ils m'ont donnés au cours de toutes ces années.
En 2022, nous avons organisé, à quatre, un festival de performances appelé Deck Jams. Nous étions François Morelli, D. P. A. Morelli, Jonathan Diverse et moi-même. Nous avons invité des artistes à créer des performances originales sur certaines des terrasses du jardin
François Morelli était ici un été. Nous le filmions pour le patch et il nous a dit : "Vous avez tellement de terrasses ici. Vous en avez neuf. " Je ne savais pas que j'en avais neuf. Nous avions simplement construit une terrasse à chaque endroit où nous voulions nous asseoir. Tout s'est développé dans notre jardin avec intention et désir : la façon dont la lumière est à un endroit particulier ou la terrasse qui est près de du potager, parce que nous pouvons voir ceci ou cela...... et Il a dit (Morelli), : "vous devriez avoir des gens qui font des performances sur les terrasses". Bref, c'est ainsi que l'évènement a été lancé. Et c'était merveilleux. C'était une sorte de célébration de l'art vivant, de la terre et des contes. Anna et Lawrence Halprin, qui ont créé une sorte de dance sur terrasse dans les années soixante sur leurs terres en Californie, ont été une source d'inspiration.
Elle a dit quelque chose qui m'a toujours beaucoup impressionné. Elle a dit : "Je veux intégrer la vie et l'art de sorte que notre vie s'approfondisse au fur et à mesure que notre art prenne de l'expansion, et que notre art prenne de l'expansion au fur et à mesure que notre vie s'approfondisse." Et je vis ainsi. L'existence de l'art et de la vie et leur imbrication font partie intégrante de notre vie ici.
Je pense que cela vient en grande partie de mon passé. D'abord à la Cranbrook Art Academy, qui est très interdisciplinaire: les architectes travaillaient avec les céramistes, avec les papetiers... Et avec Riopelle, il n'y avait pas, il n'y a jamais eu d'existence compartimentée. Riopelle n'a jamais été du genre, allons au studio, nous travaillerons entre 9 et 12 heures et nous ferons ceci et cela. Nous travaillions toujours, nous mangions toujours, nous voyagions toujours, et parfois nous buvions. L'art et la vie étaient indissociables. C'est une chose que je dis à mes étudiants et qui, je pense, a rendu ma vie vraiment, vraiment riche.
C'est Michel Beaudry, mon partenaire de vie qui, pendant 40 ans, a peuplé nos jardins de ces fantastiques sculptures en céramique et en acier. Ensemble, nous avons construit une sorte de lieu mystique qui nous apporte beaucoup de réconfort et d'inspiration, ainsi qu'aux autres personnes qui viennent ici.
J'enseigne à Concordia depuis 1984. J'aime mes étudiants. J'ai eu le privilège de travailler avec eux au fil des ans. Et je crois profondément qu'ils sont notre salut pour l'avenir. Ce que je dis toujours à mes étudiants C'est quelque chose que mon père m'a dit, et que j'ai écrit sur le mur:
"La vie au centimètre est un jeu d'enfant .La vie au mètre est vraiment difficile." C'est ainsi que j'approche ma vie. Parce que, et je le dis à mes étudiants: si je considère tout ce qui est nécessaire pour faire cela, accomplir ceci ou réaliser cette exposition, je ne sortirai jamais du lit. C'est totalement écrasant. Mais si j'y vais petit à petit, centimètre par centimètre, on arrive de l'autre côté, et c'est la seule façon d'y arriver.